Comment gérer l’orientation quand on est séparés ou en conflit ?
Quand on est séparés, certains sujets restent incontournables, et celui de l’éducation des enfants en fait partie. Parmi ces sujets, l’orientation scolaire revient régulièrement sur le devant de la scène. Et c’est bien normal : choisir une voie, un établissement, une filière, c’est décider, en partie, du futur de son enfant.
Mais voilà : si la séparation est souvent le fruit de désaccords, l’orientation peut rapidement raviver les tensions. Car on n’a pas la même vision des études, du travail, de la réussite. Et parfois, on a même du mal à simplement se parler.
Quand le conflit s’installe
Les décisions liées à l’orientation reviennent régulièrement : en fin de 3e pour le choix entre voie générale, technologique ou professionnelle, au moment de choisir un lycée, les spécialités au lycée, les études post-bac… Chaque étape peut être l’occasion d’un désaccord.
On n’a pas les mêmes références, les mêmes valeurs, les mêmes peurs pour l’avenir. L’un privilégie un parcours sécurisé, l’autre un parcours passion. L’un rêve de grandes écoles, l’autre défend des études plus courtes. Et au milieu de tout cela, se trouve votre enfant.
Dans ce contexte, il est difficile pour lui de se positionner sans avoir l’impression de trahir l’un ou l’autre de ses parents. Il peut même devenir, bien malgré lui, le messager entre deux adultes qui ne se parlent plus. Ce rôle, très lourd à porter, crée un conflit de loyauté douloureux et brouille complètement la communication.
Les sources fréquentes de désaccord
Voici quelques exemples de sujets qui peuvent faire naître des tensions :Voici quelques exemples de sujets qui peuvent faire naître des tensions :
- Le choix de l’établissement : public ou privé ? Avec ou sans internat ? Quelle proximité géographique ?
- Les spécialités au lycée : littéraire ou scientifique ? Généralistes ou stratégiques pour les grandes écoles ?
- Les études post-bac :
- Études courtes ou longues ?
- Proches du domicile ou à l’étranger ?
- Quel financement ? Faut-il faire un prêt ?
- Votre enfant est-il prêt à vivre seul ? À être autonome ?
Mais souvent, ce ne sont pas tant les sujets en eux-mêmes qui bloquent… que la difficulté de communication. Et dans ce cas, c’est l’enfant qui se retrouve au cœur du cyclone.
Que peut-on faire pour avancer ?
Heureusement, des solutions existent. Voici quelques pistes à explorer :
1. Parler hors de la présence de l’enfant
Évitez de mêler votre enfant aux discussions ou de lui faire porter des messages. Préférez un échange entre adultes, de vive voix si possible, dans un lieu neutre ou par téléphone. Les écrits (SMS, mails) peuvent prêter à interprétation et envenimer les choses.
2. Identifier ses propres projections
Avant toute discussion, posez-vous les bonnes questions :
- De quoi ai-je peur ?
- Suis-je en train de projeter mes envies ou mes regrets sur mon enfant ?
- Est-ce que je suis à l’écoute de ses envies à lui/elle ?
3. Garder le cap sur l’intérêt de l’enfant
Dans tous les cas, l’objectif commun reste le même : le bien-être et la réussite de votre enfant. Gardez cette boussole en tête pendant vos échanges.
4. Se faire accompagner
Parfois, faire appel à un tiers neutre peut apaiser les tensions :
- Médiateur familial
- Coach en orientation
- Psychologue scolaire
- Conseiller d’orientation
Ces professionnels peuvent faciliter les discussions et recentrer le dialogue autour de l’enfant.
5. Accepter l’incertitude
Votre enfant a le droit de ne pas savoir. Il a le droit de se tromper. Il a surtout besoin d’un environnement où il se sent écouté, soutenu et respecté.
6. Valoriser la démarche de réflexion
Plutôt que de se focaliser uniquement sur le résultat final (le type d'études, le nom de l'école...), reconnaissez la valeur du chemin parcouru. Se poser des questions, explorer, douter, recommencer… tout cela construit l’autonomie et la maturité de votre enfant.
Chaque étape, même les hésitations ou les “erreurs”, contribue à mieux se connaître. Rappelez-vous que l’orientation n’est pas un choix unique gravé dans le marbre, mais un processus évolutif.
Soutenir sans diriger
En tant que parent, surtout dans une situation de séparation, vous avez un rôle fondamental à jouer : celui de soutenir, d'encourager et d'accompagner, sans imposer.
Il ne s’agit pas de tout décider à sa place, ni de tout lâcher sous prétexte qu’il doit apprendre seul. Il s’agit de trouver un juste milieu : être présent, disponible, bienveillant… sans être envahissant.
Ce cadre sécurisant l’aidera à prendre confiance, à écouter ses aspirations profondes et à faire ses propres choix, en conscience.
En conclusion
Même si la communication est difficile, même si les tensions avec l’autre parent compliquent les choses, rappelez-vous que l’objectif est commun : le bien-être et l’épanouissement de votre enfant.
L’orientation est une aventure partagée. Elle peut révéler des désaccords, mais aussi être une opportunité pour créer un terrain d’écoute et de coopération, même fragile, même imparfait.
À tout moment, vous pouvez vous faire accompagner pour sortir de l’impasse. Et surtout, vous pouvez montrer à votre enfant qu’il n’est pas seul face à ses choix — que vous êtes là, l’un comme l’autre, pour l’aider à avancer sereinement vers son avenir.
N'hésitez pas à écouter notre podcast à ce sujet !